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Qu’est-ce que l’école de Vienne?

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L’école de Vienne, également appelée école autrichienne, désigne un courant de pensée en économie qui nait dans la deuxième moitié du dix-neuvième siècle à Vienne. Carl Menger est le fondateur de cette école de pensée qui regroupe l’ensemble des économistes ayant par la suite repris et développé les thèses de ce dernier.  

Menger, le père de l’école de Vienne

Carl Menger
Carl Menger, le fondateur de l’école de Vienne,
Auteur: Hubertl 
Licence: CC BY-SA 4.0

L’école de Vienne a pour fondement les travaux de l’économiste Carl Menger. C’est son ouvrage Principes d’économie, publié en 1871, qui pose les bases de ce mouvement. Le terme « école autrichienne » a été employé par les économistes historicistes allemands pour exprimer leur opposition à ce courant. En effet, les historicistes ont une vision de la discipline économique opposée à celle des Autrichiens. Ces derniers considèrent que la discipline économique permet de dégager des lois a priori et universelles en économie. A l’inverse, les économistes historicistes estiment que les phénomènes économiques dépendent de leur contexte historique. Leurs analyses privilégient la méthode inductive plutôt que la méthode déductive.

L’école de Vienne peut être incluse dans le courant plus large qu’est le marginalisme puisque Menger est, avec Walras et Jevons, son fondateur. L’école autrichienne, en tant que branche du marginalisme, est en rupture avec l’école classique. En effet, les marginalistes rompent avec l’idée des classiques d’après laquelle la valeur d’un bien est déterminée par la quantité de travail nécessaire à sa production. Les marginalistes considèrent que la valeur d’un bien dépend de son utilité. Cette utilité est marginale car elle décroit en fonction de la quantité déjà possédée de ce bien.

La spécificité de l’école de Vienne

Ce sont les particularités de la théorie de Menger qui font la spécificité du courant autrichien au sein du marginalisme. Menger a une vision de l’équilibre général différente de celle de Walras. Ce dernier cherche avant tout un moyen de déterminer les prix relatifs d’équilibre. Pour Menger, il est impossible d’atteindre une situation d’équilibre stable. Il pense en effet que la valeur est subjective et que c’est la différence d’estimation de la valeur d’un même bien entre deux individus qui les pousse à échanger ce bien. C’est en raison du caractère subjectif et donc constamment changeant de la valeur que l’état d’équilibre ne peut être fixe. A partir de ce constat, Menger estime que ce qui est important ce n’est pas l’étude des états d’équilibre mais plutôt l’analyse des processus de marché.

L’importance de l’entrepreneur affirmée lors du débat sur la planification

Alors que Eugen von Bohm-Bawerk et Friedrich von Wieser constituent la deuxième génération de l’école autrichienne, la troisième génération est incarnée par des économistes comme Friedrich Hayek et Ludwig von Mises. Ces deux derniers ont notamment contribué à préciser les thèses de l’école de Vienne lors du débat sur la planification. Ce débat a lieu pendant l’entre-deux-guerres et oppose les défenseurs de la planification comme Lange aux économistes autrichiens. Mises, dans son ouvrage Economic Calculation in the Socialist Commonwealth, soutient que l’état ne peut réaliser efficacement l’allocation des ressources. En effet, la valeur étant pour les autrichiens subjective, les prix constituent l’indicateur le plus proche de la valeur des biens. C’est en analysant les prix que l’entrepreneur peut anticiper la demande des individus et adapter l’offre en fonction de cette demande. L’existence de prix nécessite la présence d’une économie de marché et de la propriété privée. En outre, contrairement au bureaucrate, l’entrepreneur engage sa responsabilité, ce qui l’incite à évaluer au mieux cette demande. Ainsi, les économistes autrichiens considèrent que l’entrepreneur joue un rôle central dans l’économie.

Une école favorable au libéralisme

En défendant l’économie de marché et la propriété privée, l’école de Vienne a exprimé son attachement au libéralisme. Hayek  est sûrement le plus grand contributeur du rattachement de l’école autrichienne au libéralisme. Hayek défend la non-intervention de l’état dans l’économie par opposition aux idées de Keynes. Il estime notamment que les politiques monétaires et budgétaires expansionnistes ont des effets néfastes sur les moyen et long terme. Celles-ci créent de l’inflation et du chômage. C’est notamment la généralisation de la stagflation à partir de 1973, malgré l’emploi de politiques keynésiennes, qui pousse des états à suivre les conseils d’Hayek en réduisant leur intervention dans l’économie. C’est également à ce moment que l’école autrichienne devient une école de pensée majeure dans la théorie économique.

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Alexis STANKEVITCH

Alexis Stankevitch, étudiant à Sciences Po Paris, est passionné par la géopolitique et les Relations Internationales et plus particulièrement par celles qui sont liées à l'Europe de l'Est, la Russie et la Turquie.

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